Conférence donnée par Samuele Furfari, ingénieur et docteur en sciences appliquées, maître de conférence à l'Université libre de Bruxelles et fonctionnaire européen dans le domaine de l'énergie à la Commission européenne.
"Parler aujourd'hui de charbon soulève immédiatement la surprise tant beaucoup de nos concitoyens sont convaincus qu'il s'agit d'une énergie dépassées. L'amalgame de la fermeture des houillères en Belgique avec la croyance de la fin de l'utilisation du charbon est pourtant erroné. Si sa production industrielle date bien du XIXe siècle, jamais sa consommation n'a fléchi ni dans le monde ni en Europe. Au contraire, la consommation de charbon est en pleine croissance ; bien entendu non pas pour chauffer les chaumières mais pour produire l'électricité dont le monde moderne a grandement besoin.
Partout dans le monde on ouvre des nouvelles mines, on construits des nouvelles lignes de chemin de fer pour transporter la houille. Ce développement résulte de la nécessité des pays émergents d'éliminer la « pauvreté électrique » du milliard trois cent millions d'êtres humains qui n'ont pas du tout d'électricité. En tête de l'intérêt se trouve la Chine qui se met même à investir dans de nouvelles mines en Australie pour pouvoir importer du charbon. Même la transition énergétique allemande a besoin du charbon ! Quant à la Pologne jamais elle n'abandonnera sa production de Silésie qui lui permet de ne pas trop dépendre de la Russie.
Non, le charbon n'est pas une énergie du passé, mais une énergie d'avenir. Mais le charbon ne pollue-t-il pas ? « Le charbon peut-être vert » était un slogan des années 90. Ce l'est encore tant les progrès technologiques permettent d'éviter la pollution. Raison pour laquelle Pékin va suivre Londres en élimant le smog. Mary Poppins a les heures comptées…"
Académie royale de Belgique, Collège Belgique