Rosetta : chronique d'un succès historique

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Toute l’année nous avons suivi l‘équipe de la mission spatiale historique Rosetta dans sa chasse à la comète. Nous avons filmé ses hauts et ses bas. Nous avons commencé à les filmer en janvier quand Rosetta dormait encore après 10 ans de voyage dans l’espace.

J-288 : le réveil de Rosetta

C’est le premier de nombreux moments de tension pour les chasseurs de comète. 288 jours avant le largage de Philae sur une comète, la sonde Rosetta est censée se réveiller. Mais ses signaux ont du retard… Quand ils arrivent enfin, c’est le grand soulagement. Tout un parterre de scientifiques applaudit, s’exclame, saute, pleure et rit à la fois.

Parmi eux : Andrea Accomazzo, directeur des opérations à l’Agence spatiale européenne. “ C’est incroyable de la retrouver ! A présent, une aventure fantastique nous attend, une des missions spatiales les plus complexes de l’histoire ! “ s’enthousiasme-t-il. Le scientifique Matt Taylor lui, avoue être soulagé : “ je suis un peu moins stressé qu’il y a une minute, je ne pensais pas que je serais si stressé, mais j‘étais très stressé ! Maintenant, que nous l’avons récupérée, nous pouvons faire ce que nous sommes supposés faire pendant deux ans : de la science ! C’est un moment merveilleux, merveilleux ! “

J-267 : Rosetta sous contrôle

Quelques semaines plus tard et l‘équipe opérationnelle de Rosetta est tout sourire. Armelle Hubault et ses collègues contrôlent la sonde et l’humeur est au beau fixe. Elle arbore autour du cou un pendentif qui n’est pas sans rappeler une certaine sonde… “ C’est une petite Rosetta, confirme-t-elle. C’est un peu un porte-bonheur. Toute l‘équipe en a un, d’une manière ou d’une autre, et donc je trouve ça sympathique ! “

L’aventure Rosetta, c’est un sacerdoce. “ Quand on a un contact avec le satellite, à ce moment-là, il faut être présent, il faut être là, et il faut être prêt. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile à gérer avec la famille, avec la vie privée,” conflie Armelle, avant d’ajouter : “ Aujourd’hui, je suis plutôt dans un jour optimiste, où je me dis ‘oui, tout va bien fonctionner, on a fait tous les tests qu’il fallait, on n’aura pas de surprises, et ça va être fantastique ! “

Ce jour-là, nous demandons à Armelle Hubault d’enregistrer un message pour Rosetta : “ j’imagine que tout se passe bien là-haut, (j’espère) qu’il ne fait pas trop froid, et que tu n’as pas envie de retourner (sous) la couette, parce que cette fois, quand même, il faut y aller ! “

J-204 : science et tatouages

204 jours avant le largage de Philae, Matt Taylor et Fred Jansen parlent science et tatouage au centre scientifique de l’Agence spatiale européenne aux Pays-Bas. “ Ce que nous faisons, d’un point de vue scientifique, c’est nous projeter à plus long terme, pour voir ce que nous allons faire une fois au niveau de la comète, “ explique Matt Taylor. “ Cette année, nous cherchons aussi à identifier le meilleur endroit où poser l’atterrisseur. “ Mais Fred Jansen prévient : “ le frisson, ici bien sûr, c’est la cible, qui reste un mystère. Tout ce que nous préparons maintenant peut finir à la poubelle au premier caprice de la comète. “

Les deux scientifiques ne cachent pas leur fierté à travailler sur la mission Rosetta. Matt Taylor a une façon bien à lui de l’exprimer. “ J’ai un tatouage d’une mission sur laquelle je travaillais avant donc bien sûr, il m’en fallait un pour Rosetta. Voici la bête ! “ Et de dévoiler une cuisse ornée de Rosetta et Philae !

Tant de dévouement méritait récompense : c’est donc à Matt Taylor de s’adresser directement à Rosetta. “ Salut Rosetta, tu y es arrivée ! Tu es sortie d’hibernation ! Fini le sommeil ! C’est reparti pour un tour ! Faisons de la science ! “

J-99 : à la chasse au canard de bain

A l‘été, les chasseurs de comète commencent à visualiser leur cible. Matt Taylor est euphorique : “ nous y sommes, nous sommes au rendez-vous ! Nous avons franchi le pas, la grande étape qui consistait à rencontrer la comète. Nous allons voyager avec elle pendant plus d’un an. “ Les opérateurs doivent à présent apprendre à naviguer autour de la comète, ce que personne n’a jamais fait. Il leur faut aussi commencer sur le champ à chercher un site d’atterrissage. “ Cet objet a une forme très étrange, explique Andrea Accomazzo. Et avec la sonde, nous voulons le cartographier sous différents angles. Donc, nous allons voler dès le départ sur des orbites très étranges, presque triangulaires, ce qui nous permettra de voir l’objet sous différents angles. “

Les caméras de Rosetta révèlent peu à peu les traits de la comète, un morceau de poussière et de glace connu sous le nom de 67P Tchourimov Gerasimenko, doté d’une tête et d’un corps. Pas exactement ce à quoi s’attendait l‘équipe… “ C’est une comète étrange. On avait pensé à plusieurs possibilités pour la forme. Mais au final, je crois que personne ne s’attendait à un canard de bain,” s’amuse Armelle Hubault.

J-50 : beaucoup d’inconnues

Nous sommes en septembre à présent et alors que Rosett

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