Dans cet entretien vidéo François Delpla fait la présentation de deux débats ; son attention première se consacre à la date de lancement du génocide des Juifs, alors que sa seconde réflexion concerne les motifs nazis du crime contre l’humanité mis en œuvre.
Si le débat autour de la date de lancement du crime nazi est pratiquement circonscrit, celui qui touche l’analyse des motifs nazis du génocide, se poursuit.
La controverse reste animée concernant ces deux objets.
François Delpla présente le récent ouvrage de Johann Chapoutot ; il reconnait particulièrement sa largeur thématique ainsi que sa richesse documentaire mais il conteste avec force et argument le positionnement fonctionnaliste de son auteur, lequel tend presque , selon lui, à démontrer que le génocide des juifs est la conséquence inéluctable du modèle de société mis en place par les nazis, sans mesurer le poids de l’antisémitisme spécifique de Hitler dans la décision et le développement du crime.
Le crime nazi contre l’humanité pouvait-il exister sans Hitler, sans sa folie spécifique ?
François Delpla apporte une réponse convaincante à cette question, sans nier les débats avec les thèses d’autres historiens.
Gageons que le débat va se poursuivre entre les tenants de la décision du dictateur Hitler et de l’imprégnation hitlérienne du nazisme, et ceux qui démontrent que le nazisme est un système doté d’une mécanique aux rouages oscillants entre un déterminisme absolu et un mouvement de rouages sans cap particulier mais dont l’issue est toujours la plus funeste.
François Delpla confirme ici l’identité de sa démonstration pour le génocide de tout un peuple avec celle du crime pour le seul Georges Mandel.
Rien n’échappait à Hitler selon François Delpla, son prochain ouvrage consacré aux relations Hitler Pétain ira-t-il dans le même sens ?