Assemblée nationale incendiée, télévision nationale prise d’assaut, un ancien général qui discute avec l’Etat-Major des armées avec le soutien des manifestants… La capitale du Burkina Faso s’est enflammée ce jeudi et la confusion règne.
La radio locale a annoncé que le président avait dissous le gouvernement et décrété l’Etat d’urgence que le chef des forces armées est chargé de mettre en oeuvre sur tout le territoire. Il a aussi proposé l’ouverture de négociations avec l’opposition et lui a demandé de mettre fin à ces manifestations.
Mais ce communiqué a déçu la foule massée à Ouagadougou. Et selon des sources sur place, des manifestants se dirigeraient vers le palais présidentiel.
Cette troisième journée de mobilisation de l’opposition contre le vote de la révision constitutionnelle s’est transformée en crise d’une ampleur jamais vu par le régime en place depuis 1987.
Le président Blaise Compaoré, 65 ans, est arrivé au pouvoir il y a 27 ans après un putsch. Il a depuis exercé deux septennats et deux quinquennats et comptait encore se représenter grâce à une modification de la constitution.
Les violences ce jeudi à Ouagadougou ont fait au moins un mort, entre 3 et 19 selon les réseaux sociaux. Dans la seconde ville du pays, Bobo Dioulasso, la mairie et le siège du parti présidentiel ont été incendiés.