Au loin déjà, les barques muettes
Baisent tout l’or assoupi des eaux.
O lune pleine entre les roseaux !
Tremblant d’aimer nos deux silhouettes.
Comme en bijou l’extase qui vient
A la nuit blonde, accole ses lèvres,
Et comme flotte avec d’amples fièvres
Un absolu presque diluvien.
Quelle touffeur mêlée à l’espace !
Il fait si chaud, même après minuit.
Ton parfum clair, ma belle de nuit,
Devant mon cœur, et passe… et repasse…
La longue berge ineffablement
Voit s’élever des caresses d’ailes,
Et l’onde mauve aux larmes fidèles
Sans cesse dit notre enchantement.
Eveils soyeux, libre apothéose ;
Nous devenons ce que l’homme fut :
Une harmonie, un songe à l’affût
Que baigne ici l’amour virtuose.
Poème inédit extrait de "La Blessure des Mots"
http://p-o-s-i-e.over-blog.net/article-l-amour-virtuose-124425899.html
Thierry Cabot, La Blessure des Mots, poèmes. ÉLP éditeur, 2011.
http://www.elpediteur.com/auteurs/cabot_th.html
http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782923916309