J’ai créé ma société dans le but de rendre la composition, la créativité musicale abordables vraiment à tout le monde en commençant à développer un logiciel qui s’appelle Pizzicato et qui a actuellement à peu près 13 000 utilisateurs dans le monde.

Au départ, avec ce logiciel, on peut apprendre la musique, écrire des partitions, c’est un éditeur de partitions, un traitement de texte musical. Le point fort, ce sont les outils d’aide à la composition, qui apprennent aux gens à composer sans nécessairement passer par la théorie, c’est un peu l’objectif du logiciel.

Je me suis rendu compte en développant qu’il y a actuellement deux barrières majeures pour obtenir un logiciel qui serait idéal au niveau de la composition. C’est, d’une part, l’interface comme on la retrouve actuellement dans Windows et Macintosh, qui sont je trouve pour l’instant un peu trop fermées par rapport à ce qu’elles pourraient être et j’aimerais pouvoir faire un projet de recherche dans le cadre d’une « interface zooming », c’est l’idée d’avoir une sorte de bureau, mais qui est infini.

Par exemple, à ce moment-là, en approchant un document, au fur et à mesure où il s’approche, vous ne devriez pas lancer une application pour exécuter de document, mais vous pourriez directement travailler dedans et les fonctionnalités apparaîtraient en fonction du niveau de zoom et du contexte de l’utilisation du logiciel.

Je pense que c’est une idée essentielle pour arriver à réaliser un logiciel musical qui soit beaucoup plus intuitif étant donné que dans le monde de l’art, on n’est pas toujours technicien, donc il faut une interface qui soit très naturelle et intuitive.

Sans devoir nécessairement étudier l’harmonie ou le contrepoint, on pourrait, à partir d’une compréhension meilleure de la musique, puisque c’est un peu de cela dont il s’agit, expliquer mieux le contrepoint, l’harmonie et l’orchestration et aussi les unifier. J’ai appelé cela la « théorie unitaire de la musique ».

Le principe serait de pouvoir utiliser des aspects subjectifs comme l’émotion, la vitesse, la densité rythmique, etc. et pouvoir dessiner une courbe qui fait évoluer chacun de ces paramètres-là simultanément en choisissant le nombre d’instruments et les types d’instruments auxquels l’artiste voudrait travailler et l’ordinateur pourrait à ce moment-là transformer les données en résultat musical. A l’inverse, on pourrait prendre une œuvre musicale, l’écouter et se demander : «Tiens, si cette progression d’accords était inversée, par exemple, qu’est-ce que cela donnerait ?».

Actuellement, on doit modifier la partition entièrement soi-même, mais si on peut obtenir une modélisation de la musique d’un niveau plus haut, on pourrait inverser directement cette courbe et ré-écouter l’oeuvre et le passage en question avec cette possibilité-là, ce qui permettrait effectivement de rendre la composition musicale beaucoup plus proche des gens et intuitive...

Dominique Vandenneucker
http://www.music-software-development.com