La république autonome ukrainienne de Crimée se retrouve au centre d’une crise sans précédent depuis la fin de la Guerre froide, une crise qui oppose la Russie à l’Ukraine et aux pays occidentaux.
La Crimée – une péninsule du sud de l’Ukraine avançant dans la mer Noire. A l’est, ses côtes touchent presque la Russie. Sa superficie est de 27 000 km2 soit l‘équivalent de la Belgique.
D’après le dernier recensement réalisé en 2001 sur l’origine ethnique de la population, 59% des personnes se disent russes, 22% ukrainiennes, 12% Tatars. Colonisation forcée et déportations ont émaillé l’histoire de ce peuple nomade turcophone et sunnite.
Les Tatars étaient encore l’une des principales ethnies de Crimée avant la Seconde Guerre mondiale. En 1944, Staline les a massivement déportés vers la Sibérie et l’Asie centrale. Il les accusait alors d’avoir collaboré avec l’Allemagne nazie.
En 1954, Nikita Khrouchtchev, le leader soviétique, décide le rattachement de la Crimée à l’Ukraine. Un cadeau pour célébrer le trois centième anniversaire de l’union entre la Russie et l’Ukraine.
A l‘époque personne n’imaginait que l’URSS s’effondrerait et que l’Ukraine prendrait son indépendance avec la Crimée dans ses frontières.
La population de la Crimée est russophone à plus de 80%. 77% considéreraient le russe comme leur langue maternelle, contre 10%pour l’ukrainien. Lors de la présidentielle de 2010, près de 80% des électeurs de la Crimée ont voté pour Viktor Ianoukovich, 17% pour Ioulia Timochenko.
Stratégiquement, difficile pour Moscou de se passer de cette petite péninsule. La Crimée héberge une flotte russe dans le port de Sébastopol, ce qui permet à la Russie d’avoir un point de sortie vers la mer Noire, et de là, vers la Méditerrannée.