Hashim Thaçi : "Un trafic d'organes ? C'est de la science-fiction !"

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Ce tout petit territoire a été au coeur d’enjeux internationaux : le Kosovo a émergé il y a une quinzaine d’années, d’un conflit sanglant et brutal avec son voisin, la Serbie. Depuis, il emprunte la difficile voie des réformes avec l’espoir d‘être un jour reconnu par l’ensemble de la communauté internationale en tant qu’Etat souverain à part entière. Mais il lui reste de nombreux obstacles à franchir.

Le Premier ministre du Kosovo Hashim Thaçi a accepté d’aborder ces sujets pour euronews.

Alors que son pays est reconnu aujourd’hui par 105 Etats dans le monde, mais pas par la Serbie, il se dit “totalement confiant dans le fait que la Serbie reconnaîtra l’indépendance du Kosovo” après la signature en avril dernier à Bruxelles de l’accord de paix avec l’Etat serbe en vue de la normalisation de leurs relations. Un accord qui a suscité “beaucoup de critiques à Priština comme à Belgrade”, reconnaît-il tout en soulignant que “l’objectif de ces négociations n‘était pas d’entrer en conflit, mais de faire abstraction du passé et surtout d’ouvrir un nouveau chapitre de collaboration, de réconciliation et de valeurs européennes.”
Au plan international, il ajoute que “le Kosovo est en train de faire son maximum pour devenir dans un avenir proche, membre de l’OTAN et de l’Union européenne.”

Quant à la lutte des autorités kosovares contre la corruption qui semble montrer ses limites, “les résultats sont incontestables, je suis conscient qu’il faut faire plus, mais nous ne ferons aucun compromis”, affirme Hashim Thaçi.

Par ailleurs sur le développement du Kosovo, l’un des pays les pauvres d’Europe, le Premier ministre indique : “C’est la première fois que nous sommes maîtres de nous-même et nous le sommes depuis seulement six ans, on ne peut pas faire de miracles en six ans, “ dit-il, “mais nous sommes en train de construire les fondations d’un Kosovo stable et productif”.

Autre sujet abordé avec Hashim Thaçi : la guerre du Kosovo. “C‘était une guerre juste, propre, pour la liberté, pour l’existence. Nous avons gagné cette guerre avec l’aide des forces internationales. Nous n’avons pas fait la guerre contre les Serbes du Kosovo, nous nous sommes battus pour nous débarrasser de la Serbie, c’est ce que nous avons obtenu, je n’ai pas d‘états d‘âme et j’en suis fier.”

Concernant l’enquête criminelle qui doit être menée cette année par l’Union européenne sur des accusations quant à sa propre implication présumée dans des meurtres et du trafic de drogue et des allégations de trafic d’organes à l’encontre de ses proches issus de l’Armée de Libération du Kosovo, Hashim Thaçi dit “n’avoir rien à cacher”.
Sur ce trafic d’organes présumé, il souligne : “La première fois que j’ai entendu parler de cette affaire, c‘était dans le rapport du Conseil de l’Europe rédigé par Dick Marty : je ne peux pas croire à une telle histoire de science-fiction, personne n’y croit. Personne n’a pu faire cela”, ajoute-t-il, “je suis convaincu que cela n’a pas eu lieu”.

Des accusations qui tranchent avec la proposition de son nom comme candidat au Prix Nobel de la Paix aux côtés du Premier ministre serbe Ivica Dačić et Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères après l’accord d’avril dernier. Cette initiative vient récompenser son action, estime-t-il : “j’ai signé avec la communauté internationale, tous les accords qui ont apporté la paix et la liberté à mon pays. Avec l’accord de paix conclu par le Kosovo”, poursuit-il, “les conditions ont été créées pour contribuer à la paix, à la stabilité et à la compréhension des générations futures de notre peuple. Si nous remportons ce prix, il sera dédié à la population du Kosovo car il mérite la liberté, l’indépendance et la paix,” conclut-il.

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