On ne se bouscule pas dans les locaux de vote en Suisse pour se prononcer sur le référendum contre l’immigration et pour cause : la plupart des électeurs s’affranchissent de leur devoir citoyen par internet ou par correspondance.
Selon les premiers résultats, le canton de Genève s’oppose à plus de 60% à une restriction de l’immigration, – il s’agit ici essentiellement de ressortissants de l’Union européenne (UE).
Il est suivi par l’ensemble des cantons romands, soit l’espace francophone de la Confédération helvétique.
Hugo Zbineen, citoyen suisse, justifie son vote en faveur du non. “D’abord, dit-il, l‘économie suisse a besoin de cette main d‘œuvre étrangère. Ensuite, on risque d’envoyer un très mauvais signal à l’Europe, et cela pourrait faire du tort à toutes nos négociations.”
“J’espère, avance quant à lui Pascal Desjacques à l’issue de son vote, qu’il y aura un signe clair montré au gouvernement pour qu’il puisse prendre des mesures et avoir une véritable action sur le terrain pour ne pas que les ouvriers souffrent de la situation actuelle.”
Petit pays enclavé dans l’UE et peuplé de huit millions d‘âmes, la Suisse a accepté d’ouvrir son marché du travail en 2002.
Les accords de libre-circulation négociés avec l’UE prévoyaient alors l’arrivée de 8000 travailleurs par an, mais le chiffre a été multiplié par dix avec la crise de la dette dans la zone euro.
Cette hausse de la main d‘œuvre étrangère est symbolisée sur les affiches de campagne de l’Union démocratique du centre, le parti populiste à l’origine de cette initiative populaire, par un pommier très fourni en fruits et dont les racines enserrent la Suisse. « La démesure nuit à la Suisse : stopper l’immigration massive », peut-on lire en guise de slogan.
Selon les derniers sondages, le scrutin s’annonce très serré.