La ministre tunisienne des Affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi (du Congrès pour la République du président Moncef Marzouki), n'a guère de craintes quant à la préservation du droit des femmes dans son pays. Pour une raison simple. Selon elle, aucun parti, pas même Ennahdha, la formation islamiste majoritaire, ne prendrait le risque de "perdre des électeurs". "Toucher à nos acquis serait un suicide politique", a-t-elle assuré à Jeune Afrique, lors de son passage à Paris au début de mars pour assister à la conférence "Printemps arabe, printemps des femmes ?" à l'Institut du monde arabe (IMA). Quant aux motifs d'inquiétude des Tunisien(ne)s au sujet de la venue de prédicateurs radicaux, de la montée des salafistes ou de l'inscription de la charia dans la Constitution, Sihem Badi a son remède. "Le gouvernement doit éduquer la population afin de conserver l'esprit moderne et ouvert si cher aux Tunisiens". Interview.