Dans le gros temps, les Français gardent le bon cap
29-08-2013
Le vent s’est levé sur Chungju, jeudi matin. Et, avec lui, nuages et pluie ont pris possession du lac de Tangeum. Mais il en faut plus pour perturber l’allure de l’équipe de France depuis le début du Championnat du monde. Deux bateaux étaient engagés dans les épreuves de la matinée, consacrées aux demi-finales : le skiff poids léger (Jérémie Azou) et le deux de pointe (Germain Chardin et Dorian Mortelette). Tous les deux ont assuré leur place en finale. En y mettant la manière.
Premier appelé sur le bassin, Jérémie Azou avait hérité de la course a priori la plus dense des deux. À ses côtés, le Danois Henrik Stephansen, le maître de la discipline, double champion du monde en titre, invaincu depuis trois ans. Les deux hommes avaient déjà bataillé en série, quatre jours plus tôt. Le Danois l’avait emporté, mais le Français lui avait tenu tête jusqu’au bout.
Cette fois, la course déroule un scénario opposé. À mi-parcours, Henrik Stephansen mène la flotte devant Jérémie Azou. L’écart est infime, seulement 4 centièmes. À 500 m de la ligne le Danois pointe encore en-tête. Mais l’enlevage du Français se révèle plus mordant. Il l’emporte, en 7’01’’77, meilleur temps des deux demi-finales, avec 57 centièmes d’avance sur le tenant du titre. « Avec Alexis (Besançon), mon coach, nous avions décidé de gérer ainsi la course, explique l’Avignonnais peu après sa sortie du bassin. Un bon départ, pour être tout de suite dans l’allure, puis un enlevage assez tôt, pour être à fond sur les quinze derniers coups de pelle. »
La victoire, et avec elle de « très bonnes sensations », ont donné le sourire à Jérémie Azou. « La forme est là , assure-t-il. Et je sais que Stany (Delayre) suit mes courses depuis la France. Nous sommes deux dans le bateau. » La finale du skiff poids léger est programmée vendredi après-midi à Chungju (8 h 48 heure française). Le jeune Français, seulement âgé de 24 ans, ira y chercher la médaille d’or.
Pour Germain Chardin et Dorian Mortelette, les courses se suivent. À l’arrivée, l’écart est supérieur à 3 secondes (6’14’’67 contre 6’18’’25). Mais Germain Chardin et Dorian Mortelette ont retrouvé, c’est certain, la forme et le coup de pelle qui avaient fait d'eux l’an passé des médaillés d’argent olympiques.
« L’objectif était de passer en finale, il est atteint, explique Dorian Mortelette. Cette course n’était pas la plus aboutie sur le plan technique. Nous avons commis quelques petites fautes. Mais, physiquement, nous sommes au top. La préparation a été bonne. Et nous avons gardé quelques cartouches pour la finale. »
Après cinq jours de compétition, à Chungju, quatre des cinq bateaux français engagés ont poinçonné leur billet pour une finale A. Le cinquième, le quatre de pointe poids léger (Baroukh/Mouterde/Raineau/Solforisi), aura l’occasion d’y parvenir vendredi en demi-finale.