Y en avait plein les jardins,
y en avait plein les cours d'immeubles,
des petits bambins, des petits parisiens.
Et même des petits gravroches,
les deux mains au fond des poches,
qui te matent en coin, avec des têtes de petits malins.
Alors je t'ai dit, allez viens mignonne,
allez viens on en fait un,
on le tiendra par la main, tous les trois, on rigolera bien.
Mais c'est là que t' as dit que
la vie c'est pas du gâteau et qu'on fera pas de vieux os,
on fera pas d'marmots pour leur gueuler tout haut
que la vie c'est pas du gâteau.
Même si je gagne pas ma vie
et même si j'ai le sida,
moi ça me coupe pas l'envie,
moi je me dis "Ouais, pourquoi pas".
J'voudrais mordre à pleines dents
dans les joues roses d'un enfant,
j'lui dirais "salut mon petit gars",
lui y m'dirait "salut papa!".
J'l'emmènerais faire des conneries,
tous les trucs qui sont pas permis,
comment guédra les meufs,
comment c'est qu'on fait la teuf.
Mais c'est là que t' as dit que la vie
c'est pas du gâteau et qu'on fera pas de vieux os,
on fera pas d'marmots pour leur gueuler tout haut
que la vie c'est pas du gâteau.
Moi tu vois avant d'crever,
j'voudrais laisser couler d'la morve d'un ptit nez,
un p' tit bout d'éternité.
Tu m'dis que tout ça c'est des fantasmes
et j'ai du mal à te contredire
mais j'voudrais quand même laisser une trace
avant d'partir, avant d'mourir.
Et même si la vie c'est pas du gâteau
et qu'on fera pas d'marmots pour leur gueuler tout haut
que la vie c'est pas du gâteau