Quelques centimètres de haut, à peine 30 grammes, avec une longue queue et des doigts osseux : c'est le portrait d'un primate qui vivait voici 55 millions d'années, le plus ancien jamais découvert et donc le plus vieil aïeul connu des humains.
Selon les paléontologues à l'origine de la découverte publiée mercredi dans la revue Nature, ce fossile unique aidera les chercheurs à compléter l'arbre généalogique de l'évolution des primates, dont l'Homme est un représentant parmi d'autres.
La découverte remonte à une dizaine d'années, lorsque Xijun Ni, chercheur à l'Académie des Sciences de Pékin, organisait des fouilles dans la province chinoise du Hubei. On vint alors lui montrer un fossile découvert par un paysan dans une carrière proche de Jingzhou, non loin du fleuve Yang-Tsé.
Ce fossile était enfermé dans une roche qui était fendue en deux, révélant le squelette et son impression laissée dans les deux parties de sa gangue minérale.
Son squelette montre qu'il était particulièrement bien adapté à la vie dans les arbres. Avec ses membres élancés, sa longue queue et ses doigts fins, "il devait être un excellent sauteur arboricole, actif durant la journée et se nourrissant essentiellement d'insectes", estime M. Xijun Ni.
L'ancêtre de tous les primates a été baptisé Archicebus achilles. "Archicebus" signifie "premier singe à queue", tandis qu'"achilles" est une référence au mythique guerrier grec et à l'anatomie particulière de la cheville du petit singe.